Handicap-Cameroon

                      Les populations de la ville de Ngaoundéré chef-lieu de la région de l’Adamaoua n’avaient jamais vu de leurs yeux et sur leur sol, une compétition de basket-ball sur fauteuils roulants. C’est chose faite depuis le samedi 19novembre dernier  à la faveur de la finale de la finale de la coupe du Cameroun édition 2011. Une compétition d’un bon niveau technique disputée devant un public certes moyen par rapport à l’évènement, mais considérable tout de même.

 

 

                     Venues de Yaoundé la capitale, les équipes finalistes à savoir Wheel Stars Dream et ALL Star Academy ont donc émerveillé le public par leur aptitude et leur volonté de pouvoir contribuer à la sensibilisation et à la vulgarisation de leur discipline. Nul doute que les absents regretteront pendant longtemps. Plus qu’une finale, c’était aussi pour ces athlètes qui ont payé de leur poche leur déplacement !, une affirmation de leur personnalité. Dommage que la médiatisation et la sensibilisation du public n’aient pas été faites selon les règles de l’art. Aucune banderole annonçant l’évènement, aucun reportage aucune information avant la compétition sur les ondes de la station régionale de la radio nationale tout au moins, pourtant, les acteurs avaient débarqué dans la ville la veille et logeaient à proximité du lieu de l’évènement. Le président du club des vétérans de basket-ball de la ville s’est dit surpris qu’une compétition de cette envergure se dispute sur leur lieu d’entrainement et de compétions sans qu’il ne soit informé. C’est à leur corps défendant que ses équipiers et lui ont été obligés de quitter l’aire de jeu où ils se d éployaient  depuis 7h du matin pour aller « se chercher ailleurs » « Nous aurions pourtant contribué à faire venir notre public à nous pour venir découvrir et soutenir nos confrères handicapés. » Notons que la majorité des spectateurs était constituée d’élèves du lycée classique de Ngaoundéré dont la plupart … composaient ! Autre chose ayant attiré notre attention,, c’est que c’est devant les acteurs que l’aire de jeu comme on le voit sur ces photos a été nettoyée. Pour le reste ce n’était pas mal, même si nous avons déploré que le comité local d’accueil ait délibérément négligé l’aspect touristique. Tourisme, sport  et handicap vont de pair. Et ce sont les athlètes qui l’ont compris lorsqu’à la fin de la compétition, ils ont pris sur eux de gouter à la boisson traditionnelle locale (le bil-bil). Arriver à Ngaoundéré et en repartir sans avoir visité le mont Ngaoundéré et ses merveilles c’est comme arriver à Paris et ne pas faire un tour à la tour Eiffel ou alors ouvrir acheter une orange et ne pas la sucer alors que vous l’avez achetée pour la consommer ! Les personnes handicapées qui n’ont pas souvent l’occasion de voyager devraient profiter de ce genre de sorties pour vivre pleinement les délices touristiques de leur pays. Il n’y a pas d’autres façons de connaitre son pays. D’une pierre, on fait plusieurs coups.

 

 

 

                     Coté protocolaire, le délégué du gouvernent dans son discours a dit la joie de son territoire d’accueillir un évènement inédit. Le sport, au-delà de son aspect ludique constitue un facteur de solidarité agissante entre les peuples, un puissant moyen d’éducation, de fraternisation, de brassage de culture et d’intégration nationale de la jeunesse de notre pays, a-t-il dit dans son discours de circonstance.

 

                                                                 

 

                 Le président de la fédération camerounaise du sport pour déficients physiques  a fait l’historique de la création de la structure qu’il dirige depuis le 18 juin 2011. Par la suite il a parlé de son fonctionnement disant que les activités sont financées par les cotisations des joueurs et celles des membres. Du choix de la ville de Ngaoundéré, c’est un renvoi d’ascenseur au président de la ligue régionale  qui lui a toujours parlé de  l’hospitalité du dynamisme et de l’honneur qui caractérisent les autorités de la ville. Nous l’avons d’ailleurs vérifié depuis de notre arrivée. Il a terminé son propos en disant que sa présence aussi sans la ville s’explique aussi par la poursuite du programme de vulgarisation des sports pour déficients physiques et constitue un appel aux personnes handicapées physiques à l’appropriation des valeurs que procure le sport à un être humain en général et à une personne handicapée en particulier sinon tout ce travail sera voué à l’échec. Pour terminer, il a dit que dans quelques semaines, la région de l’Adamaoua connaitra son premier entraineur des sports pour déficients physiques. Les outils sont prêts et les propositions ont été faites au ministre des sports.

 

 

 

                          Prenant la parole, monsieur ENOH Abrahams EGBE, le gouverneur de la région de l’Adamaoua  a dit sa joie de présider la toute  première finale de la coupe du Cameroun jamais organisée par cette jeune fédération. Je remercie ses dirigeants pour cette marque de confiance. J’exhorte ses dirigeants à faire de la détection des talents sportifs dans cette région afin que les athlètes issus de cette partie du pays soient des pourvoyeurs de médailles à notre pays lors des Jeux africains de Brazzaville en 2015. Il a terminé son propos par la rhétorique habituelle du rappel des extraits du discours du président de la république à savoir qu’ « il n’y a pas de sport majeur, de sport mineur ou de sport réservé ».

 

                Aux athlètes il a demandé un beau spectacle, le fair play et la fraternité car « le sport est un facteur d’épanouissement et d’insertion socio-économique ». Un appui de 50 000 francs a été fait à l’endroit de la fédération.

 

 

 

Didier ONANA©MboloC@meroon 70311128 / 84 78 86 88