30/05/2012

Les Personnes Handicapées ne démordent pas

 

 Qu’avons-nous proposé ?

 

A-     L’ACCESSIBILITE :

101_1554.JPG

 

                             Les Personnes Handicapées ont proposé qu’on ajoute à la rédaction actuelle la particule « et accessible à toute personne à mobilité réduite. » dans les articles 96(4) et 104. A cette préoccupation, le Représentant du Gouvernement s’est contenté de dire que le texte proposé était suffisamment explicite et que les personnes à mobilité réduite n’avaient qu’à se servir du vote par personne interposée prévu à l’article 105.

 

                          Ce faisant, notre Ministre, ancien Secrétaire Général du Parti  PROCHE du Pouvoir, avait carrément oublié que son Gouvernement, par sa Loi n° 2010/002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées, avait en son article 33(1) exigé que, je cite : « les bâtiments et institutions publics et privés ouverts au public DOIVENT être conçus de façon à faciliter l’accès et l’usage aux personnes handicapées. ». En s’en tenant seulement à ce qu’un bureau de vote soit situé dans un lieu public ou ouvert au public sans tenir compte de son accessibilité aux personnes à faible mobilité ou aux personnes handicapées, le Ministre a violé la loi ci-dessus et refusé le droit de vote non seulement aux trois millions de handicapés mais aussi aux personnes du 3è âge. Il met  entre parenthèses le caractère personnel et secret du droit de vote et foule aux pieds les dispositions bienveillantes des articles 3, 4 et 9 de la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées sur l’accessibilité.

 

Accessible Elections 010.jpg

B-      LA REPRESENTATION DES PERSONNES HANDICAPEES :

 

                                                 A  l’inquiétude des Honorables Députés de la non représentation des personnes handicapées dans les instances délibérantes, le Ministre, tout en reconnaissant la réalité de la situation PAR LA FORCE DES CHOSES (dixit), a préféré le statu quo en disant qu’aucun texte ne les écartait des compétitions électorales. Une compétition électorale lancée à armes inégales, cela est-il démocratique ? J’en doute fort. C’est donc pour lutter contre cette réalité désavantageuse et discriminatoire que la Convention citée ci-dessus a obligé les Etats parties à s’engager à «  prendre toutes les mesures appropriées, y compris  les mesures législatives (code électoral par exemple) pour modifier, abroger ou abolir les lois, les règlements, coutumes ou pratiquesqui sont source de discrimination envers les personnes handicapées. »(art.4, 1b). Cet engagement est plus explicite dans l’article 29 qui appelle à des mesures incitatives pour amener les personnes handicapées à participer à la vie politique de leur communauté,  en leur donnant la possibilité de voter et d’être élue.

 

                                                Pourtant, le même Ministre reconnaitra plus loin, s’agissant des découpages spéciaux, que TOUTES LES COMPOSANTES DE LA NATION DOIVENT ETRE REPRESENTEES DANS NOS INSTITUTIONS POUR LA DEFENSE DE LEURS INTERETS D’UNE PART, POUR LA PAIX  ET LA STABILITE DU PAYS D’AUTRE PART (ré dixit). AAAHA BON !!! Le verbe DEVOIR ici exprime bien la nécessité. Ne sommes-nous pas une composante de la Nation lorsque nous proposons au niveau de l’article 149 un alinéa 3 qui stipule « afin de garantir la représentation effective des minorités et de certains groupes sociaux tels que les camerounais de l’extérieur,  les personnes handicapées et les populations marginalisées, des collèges électoraux spéciaux peuvent être créés par décret du Chef de l’état. »

 

                                                Pour coller à cette réalité, les personnes handicapées ont proposé de compléter l’article 150(2) par la particule suivante  « et chaque collège électoral spécial, ainsi que le mode de désignation de ses représentants. ». De même, notre vœu a été de voir les articles 151(3), 171(3), 218(3) et 241(1) tenir compte dans la composition des listes de candidats de la présence des personnes handicapées.

 

                                              

Access 069.jpg

   En rejetant en bloc toutes les mesures tendant à faire participer les Personnes Handicapées à la vie politique de leur pays par la dénégation de leur droit de vote et de celui d’être candidat,  notre Ministre a enlevé tout caractère démocratique à ce code électoral, mettant ainsi en marge des normes internationales le Pays de nos Ancêtres. Si la loi camerounaise    sur la protection et la promotion des personnes handicapées de 2010 n’est pas encore entrée en vigueur  faute de décret d’application, la Convention des Nations Unies l’est depuis mai 2008 et s’impose au Cameroun.

 

                                                    Quand on sait que les Droits humains forment un tout indissociable et le déni d’un seul annule tous les autres. C’est comme un wagon citerne qui ne peut rouler que complètement vide ou totalement plein. Je peux donc dire sans crainte que ce texte en sa forme actuelle  est un véritable GENOCIDE  ELECTORAL perpétré contre les Personnes Handicapées, et c’est cela qui les met dans tous leurs états. Tous les moyens légaux seront utilisés pour leur résurrection politique. Si le Protocole facultatif de la Convention des Nations Unies également signé par le Cameroun, en son article premier laisse la faculté de saisine de l’organe de l’ONU chargé du suivi de l’application de cette dernière, un BOULEVARD reste encore ouvert sur le territoire national : le Président de la République, Monsieur Paul BIYA.

 

                                                    Oui ! Le Président Paul BIYA est un homme de parole doublé d’un visionnaire. Ce qu’il dit, il le fait et il n’a jamais failli à ses promesses. A l’écoute de son peuple, il vient toujours réparer les dérapages de son entourage. Je n’en veux pour preuve que ces quelques exemples : 

 

                                                                             - Visionnaire, le 6 novembre 1982, dans son discours d’investiture, il a appelé le peuple camerounais à la RIGUEUR dans la gestion des moyens de l’état et à la MORALISATION des comportements publics. Ces deux concepts sont aujourd’hui le leitmotiv de campagne des deux rescapés du premier  tour des élections présidentielles en France.

 

                                                                                     - Homme de parole, il y a plus de 20 ans, il a promis que les gangsters à col blanc allaient RENDRE GORGE. La qualité des derniers interpelés le confirme aujourd’hui.

 

                                                                                     - Sapeur pompier, nul n’a oublié la question de sémantique entre grand et large débat autour de l’élaboration de la Constitution de 1996.

 

 

 

                                                        Dans une interview célèbre accordée à Radio MONTE-CARLO dans les années 90, le Président  BIYA  a émis le vœu de voir les camerounais se souvenir de lui comme l’Homme qui leur aura apporté la DEMOCRATIE. C’est une promesse, il la tiendra malgré les résistances. C’est la raison pour laquelle je demande aux Personnes Handicapées de prendre leur mal en patience et de regarder avec espoir vers le Palais d’Etoudi  d’où leur viendra la résurrection. Le Président  de la République dispose des pleins pouvoirs dans le cadre des textes d’application prévus à l’article 298 de la présente loi ou même dans les probables et très prochains textes de modification pour redresser la barre et corriger les égarements de son Ministre. HANDICAPES, ASSIS ! Dans la position du WAIT AND SEE.                                

  M. Robert  OYONO ZAMBO

Secrétaire Général de la FENAHCAM

 

  Tél : 99 21 81 72

 

 

13:18 Écrit par La voix des sans voix dans Accessibilité / Accessibility, Droits / Disabled People's Rights | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.