30/05/2012

Les Personnes Handicapées ne démordent pas

Après la la non prise en compte de l'approche Handicap lors de l'élaboration du code électoral il ya quelques semaines par les députés et le gouvernement, les personnes handicapées continuent leur plaidoyer. Dans une expression libre, monsieur OYONO ZAMBO Robert, une personne emblématique s'exprime et explicite....

 

 

HANDICAPES,ASSIS!

 

         Constitutionnaliste jusqu’au bout des doigts, le Chef de l’état a promulgué jeudi  19 avril dernier, la Loi n° 2012/001 portant  Code électoral. Elle avait été adoptée une semaine plus tôt par la Représentation nationale.

 

                Il est donc là, ce fameux code électoral  tant souhaité par la classe politique nationale et même la communauté internationale, celui  que ceux là qui nous gouvernent avaient promis. D’un côté comme de l’autre, les attentes étaient de deux ordres : réunir en un seul  texte les lois éparses qui régissent les  diverses élections et plus, améliorer le processus électoral pour le rendre plus démocratique, plus transparent et plus crédible.

 

                

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Au jour d’aujourd’hui, chaque camp est bien capable de dire si ses attentes ont été  comblées. A chacun de se faire une opinion. En ma qualité de personne handicapée, de responsable à un niveau très élevé de la FEDERATION  NATIONALE  DES ASSOCIATIONS  DES  PERSONNES  HANDICAPEES DU CAMEROUN (FENAHCAM ) reconnue d’utilité publique et surtout de CITOYEN, je puis affirmer ici haut et fort, sans emboucher les trompettes de quelle que opposition que ce soit, modérée ou radicale, que cette loi est passée très à côté de son objectif démocratique parce qu’elle a  écarté du jeu électoral les trois millions de personnes handicapées que compte notre Pays. Vous n’avez pas mal lu ; je dis bien TROIS  MILLIONS de citoyens. Aucun pays au monde ne peut se dire DEMOCRATIQUE, s’il  exclut  du processus électoral  trois millions de citoyens.

 

                Ce code n’est donc pas démocratique et ne saurait correspondre à un pays démocratique.

 

                De quoi s’agit-il ?

 

                 Pour la gouverne de la  communauté nationale qui, sûrement ne saurait comprendre notre courroux, j’apporte les éclairages suivants :

 

                                          - diverses études avaient été faites et toutes ont montré le peu d’intérêt  manifesté par les personnes handicapées à la chose politique, notamment les élections. Les raisons ont  tourné autour des problèmes d’accessibilité  (éloignement  des centres d’inscription, absence de cartes nationales d’identité, défaut d’acte de naissance, inaccessibilité physique des bureaux et documents de vote) et surtout le peu de cas qui leur était fait par les partis politiques, non seulement pour résoudre leurs problèmes mais aussi pour les intégrer dans les listes de candidature.

 

                                           - Vers la fin de l’année 2010, un programme baptisé « ACCESSIBLE  ELECTIONS FOR PEOPLE WITH DISABILITIES. » a été mis en place par les Organisations des Personnes Handicapées  avec  l’appui d’une O.N.G internationale SIGHT SAVERS,  du CENTRE DES NATIONS UNIES POUR LES DROITS DE L’HOMME ET LA DEMOCRATIE  en AFRIQUE CENTRALE, la COMMISSION NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES ainsi qu’ELECTIONS CAMEROON. Il avait pour ambition la participation effective et digne des personnes handicapées aux élections présidentielles d’octobre 2011.

 

                                            - Le résultat de cette opération a été au-delà  de toute attente, car le nombre d’inscrits  et de votants a dépassé les cinq cent mille électeurs à en croire les chiffres donnés par ELECAM, compte non tenu des inscrits dans les zones qui n’avaient pas été ciblées.

 

                 

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   Cela étant, au cours des consultations entreprises par ce dernier organe avec les partis politiques et la société civile, j’ai eu le privilège d’être dans la délégation des personnes handicapées qui a été reçue par ELECAM le 27 janvier dernier avec à sa tète le Président et son Vice. En renouvelant notre préoccupation sur l’accessibilité du lieu et des documents de vote aux personnes handicapées ainsi que leur représentation aux instances délibérantes, ELECAM a reconnu les efforts qu’ils ont déployés durant les élections présidentielles pour l’accessibilité, mais cela a été de manière informelle,  aussi  ces responsables faisaient-ils savoir à la délégation que seule une loi électorale serait mieux à même d’intégrer toutes nos préoccupations.

 

                   Au sortir de cette audience, on apprenait par le journal de 13h que le Premier Ministre consultait la société civile dans le cadre de l’élaboration du code électoral, bonne aubaine ! Une lettre lui a donc été adressée par la Plate Forme des Organisations de personnes handicapées pour lui exprimer les mêmes préoccupations en nous appuyant sur la loi camerounaise portant protection et promotion des personnes handicapées ainsi que les conventions et traités internationaux  signés par le Cameroun, à savoir la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées et le Plan d’Action de la Décennie Africaine des Personnes Handicapées signé par les Chefs d’Etat de l’OUA à Lomé en juillet 2000.

               

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   Confiants à ce stade, nous avons attendu jusqu’à la fin de la session ordinaire de l’Assemblée Nationale de mars pour apprendre que nous n’étions pas concernés par le projet en examen. Malgré cela, nous n’avons pas baissé les bras, et aussitôt, des démarches citoyennes ont été entreprises auprès du Président de l’Auguste Chambre, du MINATD, du MINAS et même du Président de la Commission des Lois constitutionnelles qui nous a reçus en compagnie de 5 autres députés dont la Vice-présidente du Groupe RDPC. Cette audience a duré plus de2 heures d’horloge dans la nuit du 8 au 9 avril. Quatre propositions très simples leur ont été présentées pour intégrer les Personnes Handicapées dans le processus électoral. Sensibles, les Honorables en ont fait une préoccupation, puisqu’ils ont  relevé lors de leur débat général en commission la non prise en compte par ce projet de l’approche handicap.  Au nom des Personnes Handicapées, je leur suis vraiment reconnaissant et les assure de tout notre soutien

OYONO ZAMBO Robert

Secrétaire Général de la FENAHCAM

                 Tél : 99 21 81 72

13:02 Écrit par La voix des sans voix dans Accessibilité / Accessibility, Droits / Disabled People's Rights, Multimédia | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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