14/05/2013
Un vénérable handicapé : mais ...Suppléant
Sénatoriales 2013 : Les personnes handicapées peuvent-elles être nommées parmi les 30 ?
Après la proclamation des résultats des dernières élections sénatoriales qui ont vu le parti des flammes, faire la razzia, tous les regards des camerounais sont maintenant tournés vers le palais d’Etoudi où le président de la République, S.E Paul BIYA est en train de constituer la liste des 30 sénateurs qui viendront compléter comme lui autorise la loi, la liste des 100 membres de cette chambre haute. En attendant le verdict, que de tractations… !
Qu’il doit être bien malheureux le Président de République.Ce dernier est depuis quelques semaines, l’objet de toutes sortes de sollicitations, de pressions et de pratiques peu orthodoxes. En effet tous ceux qui estiment qu’ils ont été lésés par les dernières électionsse battent pour êtrenommés par le « NNOMNGUI ». Ils se recrutent aussi bien parmi les agitateurs habituels de la scène socio politique que de la société civile voire les minorités. Des pétitions, des memoranda, des déclarations de x ou y et que sais-je encore ?Dernièrement, ce sont les populations dites autochtones qui se sont manifestées à travers des actions de charme sur lesquelles nous ne reviendrons pas.
Avec leurs 15% de la population camerounaise soit environ 2,5 millions d’âmes, les personnes handicapées ne se sont pas croisées les bras. A travers la plate-forme « Inclusive Society for PersonswithDisabilities », structure qui est entrée dans l’histoire comme celle ayant regroupé régulièrement autour d’une table la majorité des grosses légumes du landernau du handicap camerounais, les personnes handicapées ont élu de manière publique et libre, ce que l’on qualifiera sous d’autres cieux, de collège électoral spécifique, leurs représentants potentiels ou susceptibles d’entre nommés au Sénat. Pour ce faire, des actions de plaidoyer et de lobbying ont été menées ces dernières semaines. Une délégation s’est rendue à Meyomessala dans le département du Dja et Lobo dans le but de rencontrer le Président de la République afin de lui faire savoir qu’il est le seul à même de leur permettre de siéger au sénat… la demande d’audience déposée et reçue, le groupe a repris son bâton de pèlerin pour d’autres étapes. Le vendredi 3 maidernier, le Ministre secrétaire général à la présidence de la république, monsieur Ferdinand NGOHNGOH, a reçu la même délégation à quelques exceptions, près pendant environ une cinquantaine de minutes. Remise d’un mémorandum suivi des échanges cordiaux et conviviaux. Il faut dire qu’en dehors de la représentativité des personnes handicapées au sénat, d’autres sujets ont été abordéscomme la réhabilitation du CONRHA, la ratification de la convention des nations unies sur les droits des personnes handicapées…..
un signe que le NNOMNGUI a reçu le message, et qu’il ne tient qu’à lui tout seul , en son âme et conscience de décider si oui ou non, il peut nommer une ou des personnes handicapées au Sénat. Il a bien reçu la liste qui lui a été proposée. Il peut y puiser tout comme il peut nommer quelqu’un ne faisant pas partie de cette sphère.S’il ne le fait pas, ce ne sera pas la fin du monde. Ce sera comme l’a dit le Dr Joseph OYIE de l’ONG britannique Sightsavers, ce sera déjà une victoire d’avoir essayé. Quoi qu’il arrive, les personnes handicapées auront frappé un grand coup en se faisant recevoir par l’un des plus prochescollaborateursdu Chef de l’État pour aborder un problème aussi sensible et important que la participation à la gestion des affaires publiques.
En attendant que la fumée blanche sorte du palais présidentiel d’Etoudi, que de passions, que de tensions nous vivons au sein de la famille des personnes handicapées ces jours-ci. Nous aimerions pouvoir dire aux uns et aux autres, que ce qui se passe aujourd’hui n’est que le début d‘un processus qui sera certainement long. Les fruits de ce travail ne seront pas visibles ou cueillis aujourd’hui. Ce sont les générations à venir qui en bénéficieront. Nous serons tous partis. Ce que nous vivons depuis un certain temps peut faire peur à certains moments. Le fait d’avoir été élu par ses pairs ne veut pas dire que l’on doit automatiquement, obligatoirement ou impérativement être nommé au Sénat. Le plaidoyer et le lobbying devront continuer, notamment en proposant pourquoi pas aux décideurs, la création des collèges électoraux régionaux afin que les personnes handicapée puissent élire leurs représentants à l’assemblée nationale. Ça prendra certainement du temps. Pour cela, il faudra de la méthode, des actions concertées, bien menées, des actions dénuées de suspicion et de passion. Des actions fortes menées dans la transparence et dans le respect de la hiérarchie.Ce n’est que de cette façon que le bout du tunnel sera aperçu et que l’on sortira de l’auberge.
Didier ONANA©
15:42 Écrit par La voix des sans voix dans Accessibilité / Accessibility, Actualités, Associations, Sensibilisation /Sensitization | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
M. Didier,
C'est avec un grand intérêt que j'ai lu ton article. L'après résultat sur lequel je me base pour réagir, démontre de la clairvoyance de tes analyses.
Ayant été nommé au poste de suppléant, je ne me considère en rien que le porte-parole des Personnes Handicapées. C'est déjà un grand pas dans un univers où parler de leur intégration politique relevait du tabou.
Avec le soutien de tous, nous irons plus loin, pourquoi pas vers la création de collèges électoraux? Une fois de plus "handicapés assis, dans la position du wait and see".
Écrit par : oyono robert | 16/05/2013
Les choses changeront de mieux en mieux. Senateur suppleant ce n'est pas rien, on va poursuivre le plaidoyer! Courage
Écrit par : sandra | 14/12/2013
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