24/10/2011
1000 sourds contre le SIDA
Les Sourds veulent tordre le cou au sida.
L’Organisation Camerounaise pour le Développement des Sourds (OCDS) a lancé mercredi dernier un projet de renforcement des capacités des Déficients Auditifs dans la lutte contre le VIH/ SIDA. Une cérémonie émouvante qui a été aussi l’occasion de remettre à quelques pairs éducateurs, leurs attestations de fin de formation.
Sensibiliser environ 1000 Sourds à travers la république, leur donner les armes pour se mettre au diapason des autres composantes de la société, quand on sait qu’il n’est pas aisé pour le reste de la société de dialoguer avec cette catégorie de handicap qui n’entend ni ne parle. C’est en substance ce qu’a dit dans son propos liminaire,
monsieur ATANGANA Marcellin, le président de cette structure. « Nous travaillons depuis des années avec les autres organisations de Sourds du pays dans ce genre de projet. Ce n’est jamais de trop, nous devons échanger et nous donner la main pour réduire de fossé qui nous sépare des entendants. Nous avons demandé aux personnes formées de faire le porte à porte passer le message ».
Le projet DAA (Deafs Against Aids) vise à répondre au besoin exprimé par les déficients auditifs de renforcer leurs capacités sur la prévention des risques sexuels et en particulier du VIH/ SIDA. Au bout de ces trois mois de formation, il s’agira de :
Collecter des informations de base sur la sexualité des Sourds de la ville de Yaoundé,
Conduire des activités de formateur des IST dans la communauté des sourds et mener des campagnes de dépistage volontaire. Etendre le projet à une certaine échelle, tenir une dizaine de causeries éducatives, former une dizaine d’animateurs éducatifs et cinq instructeurs sourds en technique d’ IEC.
Une étude portant sur les habitudes sexuelles des jeunes sourds de la capitale révèle que l’age moyen du premier rapport sexuel est de 16 ans, l’age moyen de la première grossesse est de 18 ans.
Autre informations significatives, les grandes campagnes de sensibilisation et d’éducation sur le VIH n’atteignent pas les Sourds. Les structures hospitalières ne sont pas toujours pourvues en personnels spécialisés en langue de sourd, d’où la difficulté à dialoguer et à communiquer. Le président ATANAGANA Marcellin pense que pour résoudre ce problème, il faudrait que le personnel sanitaire tout comme ceux des autres secteurs apprennent les différentes langues de signes. Ils pourront efficacement assister les déficients auditifs.
Notons que les Sourds représentent environ 340 000 personnes de la population camerounaise.
Didier ONANA& Martine MENGUE
(c)VPH 70311128/ 94788688
16:32 Écrit par La voix des sans voix dans Actualités, Associations, Droits / Disabled People's Rights, Education, SANTE/ HEALTH | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les commentaires sont fermés.